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La tenue en vase n’est pas  excellente, les fleurs se défraichissent au bout de deux jours. Alors, il vaut mieux  laisser ces gerbes de  genets en place (dont un site, outre région,  a vanté les mérites en connaisseur inspiré : MediArdenne, Le genêt à balais, un colon ardennais). C’est d’autant plus important que la forêt domaniale est passablement esquintée en ce milieu de printemps : il ne s’agit pas de l’abattage des grands futs :  une partie de cette forêt-ci est une exploitation ; mais du terrain lui-même, et  de ces larges et profondes ornières glaiseuses, causées par les engins de débardage (« débusqueurs » ou « skidders » utilisés pour sortir les grumes et les entreposer), qu’un simple promeneur ne peut plus  enjamber, mais aussi  de ces jonchés de petit-bois, branchages et bois morts inutilisables, que l’injonction à la biodiversité convertit en matières nourricières. Le regard se détourne, alors,  pour débusquer, dans les fourrés  et sous les lisières,  les  gracieux et désinvoltes  papillons qui éclairent la forêt de leurs ors immémoriaux.

JOUNAL DE CAMPAGNE ILLUSTRE 

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